Die Aufenthalte in Paris, in der Provence und am Mittelmeer haben immer wieder zu Begegnungen mit der Biografie und dem Werk Nicolas de Staëls geführt (Ménerbes, Lagnes, Antibes). Seine Anziehungskraft wird von Jahr zu Jahr stärker. Das zeigt sich deutlich in den Motiven und den immer wieder gewählten Landschaften und Orten. Sie soll sich aber auch - und das ist viel wichtiger - schließlich in einer größeren malerischen Freiheit gegenüber den Motiven niederschlagen. Grund genug, die Spuren eines mühsamen, manchmal widersprüchlichen Lernprozesses, die hier vielleicht im Laufe der Zeit erkennbar werden, diesem eindrucksvollen Maler zu widmen!
Als Gast der "Villa Fontaine" (Résidence d'artiste der Stadt Antibes-Juan-les-Pins) habe ich nun die einmalige Gelegenheit, meine Idee einer "Hommage", die mich schon so lange beschäftigt, im August und September 2025 in die Realität einer Ausstellung umzusetzen - einen Steinwurf entfernt von de Staëls letztem Atelier.
Lors de séjours à Paris, en Provence ou en Méditerranée (Ménerbes, Lagnes, Antibes), la biographie et l’oeuvre de Nicolas de Staël n’ont cessé de m’interpeller. La force de séduction de ce peintre impressionnant va grandissante d’année en année. Le démontre clairement la persistance du choix répétitif de certains motifs, lieux et paysages. Le plus important est finalement que cette attirance s’exprime au travers d‘une plus grande liberté picturale par rapport aux motifs. Raison suffisante pour dédier à Nicolas de Staël les traces d‘un apprentissage difficile et quelquefois même contradictoire, traces qui avec le temps seront peut-être ici perceptibles.
En tant qu‘hôte à la „Villa Fontaine“ (résidence d’artiste de la ville Antibes-Juan-les-Pins) j’ai la chance extraordinaire de pouvoir concrétiser mon projet d’un hommage à l’artiste Nicolas de Staël en août et septembre 2025, à un pas de son dernier atelier.
Nicolas de Staël sur la terrasse du château Grimaldi à Antibes, 2023, aqrylique, huile, collage sur toile,
50 cm x 100 cm
En septembre 1954 Nicolas de Staël s’installe seul à Antibes. Il y passera les six derniers mois de sa vie, „un automne, un hiver“, et continue de produire intensément - quelque 150 tableaux.
„Je me lève à 6 h du matin, je peins jusqu’à midi, il y a une très gentille vielle dame qui me fait à manger, je me couche une demi-heure après le dèjeuner et je recommence jusqu’au coucher du soleil, là j‘ai mal à la tête (trop de térébenthine), je me balade ou j’écris des lettres puis je mange une soupe et je dors abruti, ou ne dors pas.“ [Lettre à Herta Hausmann, novembre 1954]
Antibes, le port et la maison Ardouin (I), 2022, acrylique, huile, collage sur toile, 50 x 100 cm
Le dernier atelier de Nicolas de Staël se trouve au 2me étage de la maison Ardouin – face à la mer, près du port et le Fort-Carré au fond. On peut retrouver ces motifs dans un grand nombre de tableaux peints à Antibes.
„Antibes, c’est un paradis."
[Nicolas de Staël à son ami et galeriste parisien Jacques Dubourg, 26 novembre 1954]
Antibes, 2022, acrylique, huile, collage sur toile,
100 cm x 50 cm
Le fort carré et le Port Vauban d’Antibes, 2023, huile, acrylique, grattage sur toile marouflée sur bois,
28 cm x 42 cm
Antibes: le port et le Fort Carré, 2023, huile, acrylique, grattage sur toile, 100 x 70 cm
Bateau au large d‘Antibes, 2024, huile, acrylique, collage et grattage sur toile, 100 x 70 cm
1953 le rève d’acheter une demeure en Provence s’est concretisé. De Staël apprend en novembre, „qu’une maison fortifiée est à vendre à Ménerbes, à une dizaine de kilomètres de Lagnes. Il fonce, découvre un village du Luberon aux pierres sèches et dorées, sur le tranchant d’un couteau rocheux en surplomb de la vallée.“
[Laurent Greilsamer, Le Prince foudroyé, Fayard 1998, p. 246]
Le Castelet à Ménerbes, 2023, acrylique et huile sur toile marouflée sur contreplaqué, cadre repeint,
80 cm x 65 cm
„Le Castelet est … une bâtisse … à la dérive, mal éclairée, froide. Le seul point d‘eau se trouve dans la cour, au fond d’un puits régulièrement ensablé.“ Mais, pour Nicolas de Staël et sa femme Françoise „cette ancienne demeure, avec ses deux tourelles décapitées, ses dépendances à flanc de rocher, ses terrasses princières, son jardin clos et sa pinède, représente la maison idéale.“
[Laurent Greilsamer, Le Prince foudroyé, Fayard 1998, p. 246]
La pinède du Castelet à Ménerbes (d‘après’une photo de Lynn Chadwick, 1956), 2023, huile, acrylique, collage sur toile, 70 cm x 86 cm
Ménerbes: Le Castelet, 2023, huile, acrylique sur toile marouflée sur bois, 40 cm x 49 cm
Ménerbes, Abbaye de Saint-Hilaire, 2023, huile, acrylique et collage sur toile marouflée sur bois, 30 cm x 49 cm
Été 1953: Nicolas de Staël et sa famille s’installent pour deux mois à Lagnes, un village perdu dans le Vaucluse. Dans sa lumière éclatante il peint un grand nombre de paysages, de ciels et une série de fleurs. C‘est un séjour crucial: de Staël tombe éperdument amoureux de Jeanne Polge.
Vue de Lagnes, 2023, acrylique, huile, collage sur toile marouflée sur contreplaqué, cadre repeint,
75 cm x 84 cm
Vue de Lagnes (II), 2023. acrylique, huile sur toile marouflée sur contreplaqué, cadre repeinte,
70 cm x 90 cm
Paysage / Vaucluse, 2024, huile, acrylique sur toile, 80 cm x 100 cm [Citation des Cyprès, petit format, 14 x 22 cm, de Nicolas de Staël , 1953]
Champ de coquelicots autour de Lagnes, 2023, acrylique, huile sur toile marouflée sur bois,
44 cm x 30 cm
Ciel provençal, 2024, huile, acrylique sur toile marouflée sur aggloméré, 36,5 cm x 45 cm
1952 de Staël ressent la nécessité de sortir de Paris pour travailler. Il loue pour l’été une maison à Bormes-les-les Mimosas et peint beaucoup sur la plage du Lavandou. Au cours de ce séjour, il redécouvre la couleur: „La lumière est tout simplement fulgurante ici … la couleur est littéralement dévorée … je consomme de la couleur en quantité … on finit par voir la mer en rouge et le sable violet …“
[Lettre à Jacques Dubourg, juin 1952]
Plage du Lavandou, 2024, huile, acrylique, collage sur toile marouflée sur aggloméré, 60 cm x 80 cm
Café sur la plage / Le Lavandou, 2024, huile, acrylique et collage sur toile, 60 cm x 80 cm
Plages / Le Lavandou, 2024, huile, acrylique, collage sur toile, 70 cm x 50 cm
Kleine Formate / Petits formats
"Nombre de critiques ont remarqué le caractère extrême, énormes ou minuscules, des formats utilisés par Staël mais sans souligner le caractère monumental de ses plus petites compositions, car le sentiment d’espace produit par le tableau ne dépend pas de ses dimensions mais naît de l’agencement des formes et da la manière qu’il a de les peindre."
[Daniel Abadie, Staël et l’unité du monde, Catalogue de l’exposition „Nicolas de Staël, un automne, un hiver“ au musée Picasso, Antibes, 2.7. – 16.10. 2005, p. 17]
Les musiciens
“L’engouement de Nicolas de Staël pour la musique vire … à la passion. Classique, modern, jazz: il ne dédaigne aucune de ses déclinaisons et l’on trouvera dans son oeuvre aussi bien des pianos que des trompettes, comme dans son homage à Sidney Bechet, Les Musiciens, 1953.”
[Laurent Greilsamer, Le Prince foudroyé, Fayard 1998, p. 230]
Les musiciens (Cream), 2023, Acrylfarbe, Ölfarbe, Ölkreide auf Karton, 72 cm x 102 cm
Le Concert
Debut Mars 1955 de Staël se rend une dernière fois à Paris (ou il a gardé son atelier rue Gauguet) pour écouter deux concerts – au programme Webern et Schönberg. De retour à Antibes, il entame deux grandes compositions sur le thème de l’orchestre et du concert. Pour pouvoir maîtriser le format extraordinaire de 3,5 x 6 mètres il travaille dans la vieille tour désaffectée de la batterie du Graillon située à la pointe du cap d’Antibes. Son ultime tableau „Le Concert“ – à voir pas loin d’ici / au Musée Picasso - reste inachevé.
Edward Elgar, Concerto pour violoncelle et orchestre en mi mineur, op. 85, 2023, acrylique, huile et collage sur toile, 70 cm x 100 cm
Johannes Brahms, Concerto pour violon, violoncelle et orchestre en la mineur, opus 102, 2024, acrylique, huile et collage sur toile, 70 x 100 cm
La dernière photo de Nicolas de Staël, Antibes, 15 mars 1955, par Romuald Dor de La Souchère, 2024, huile, acrylique sur toile marouflée sur aggloméré, 77 cm x 49 cm
Dor de la Souchère, conservateur du musée d‘Antibes, invita de Staël à exposer au musée. Il „accepta dans l’enthousiasme et se mit à préparer cette exposition avec cette fougue qui était le fond de sa nature … La veille de l’événement, je l’ai rencontré sur le rempart: il avait l’air calme et détendu; nous avons souri ensemble. Je l’ai photographié et je n’ai pas vu passer entre nous l’invisible destin.“
[Catalogue de l’exposition ‚Nicolas de Staël, un automne, un hiver' au Musée Picasso, Antibes, 2.7. – 16.10. 2005, p. 12]